Analyser, comprendre, projeter le monde à travers les données : la géodata est aujourd’hui bien plus qu’un ensemble de cartes. C’est une véritable grille de lecture des territoires, capable de révéler les dynamiques territoriales, économiques et environnementales qui les façonnent.
Le 10 septembre dernier, lors du Forum Économique Breton (FEB) à Saint-Malo (35), Siradel a réuni experts, élus et scientifiques lors de la conférence « Géodata : un levier stratégique pour l’avenir de nos territoires et entreprises ».
Aux côtés de Thomas Férec (Mairie de Briec de l’Odet), Ana Sanchez (Irispace, CNES Bretagne), Vincent Dubreuil (Haut Conseil Breton pour le Climat), Jean-Marc Bouillon (Qui Veut Rafraîchir Sa Ville ?) et Estelle Le Priol (Siradel), nous avons exploré le rôle clé de la géodata pour accompagner la transformation des territoires et des entreprises, dans un contexte de mutation rapide et d’adaptation climatique.
Cet article revient sur les principaux enseignements de cette rencontre et illustre comment la géodata est devenue un levier opérationnel au service des politiques publiques et du monde économique.
On l’utilise sans même y penser. Consulter la météo, chercher un restaurant à proximité ou calculer un itinéraire : toutes ces actions reposent sur la géodata, autrement dit des données localisées. Invisibles mais omniprésentes, elles irriguent notre quotidien et enrichissent chaque objet, bâtiment ou infrastructure d’informations précises – et précieuses !
Issues de satellites, de capteurs ou de relevés terrain, elles permettent, par exemple, d’évaluer un bâtiment non seulement pour sa forme, mais aussi pour sa proximité avec les réseaux, le potentiel solaire de sa toiture ou encore sa capacité à accueillir des solutions de végétalisation.
Transformant les informations brutes en connaissances utiles et exploitables, la géodata devient une donnée augmentée, permettant d’appréhender les dynamiques, enjeux et atouts des territoires – pour mieux piloter leur transformation.
C’est d’ailleurs là toute la mission de Siradel, organisateur de la conférence au Forum Économique Breton
« Rendre la donnée intelligente et intelligible. Trouver les bonnes façons de l’exploiter et de la valoriser, c’est tout le cœur de notre métier. » – Estelle Le Priol
Face à l’intensification des vagues de chaleur et à la pression croissante sur les infrastructures, la géodata se révèle être une ressource déterminante pour aider les villes — et leur tissu économique — à s’adapter au changement climatique.
À Rennes, par exemple, un réseau de capteurs déployé sur l’agglomération a révélé des écarts de température atteignant jusqu’à 9 °C entre le centre-ville et la campagne environnante. Les données spatialisées permettent alors d’identifier les zones les plus exposées à la surchauffe et de croiser ces informations avec la densité urbaine ou la couverture végétale. Résultat : les collectivités peuvent prioriser les quartiers à végétaliser, désimperméabiliser les sols et orienter leurs investissements.
« Mettre en place des capteurs, des mesures, ça permet de proposer une cartographie […] pour […] cheminer vers des solutions possibles pour lutter contre ce réchauffement climatique urbain. » —souligne encore Vincent Dubreuil, co-président du Haut Conseil Breton pour le Climat.
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Inondations, incendies, érosion : les territoires sont de plus en plus exposés aux aléas naturels menaçant à la fois le patrimoine bâti, les habitations privées et les activités économiques locales. La donnée géospatiale offre ici une aide précieuse pour observer, anticiper et gérer ces phénomènes.
Par exemple, lors des inondations qui ont touché la Bretagne début 2025, les images satellites ont permis de quantifier les dégâts, de suivre leur progression et d’évaluer les zones à risque.
Idem en cas d’incendies où « les données satellitaires peuvent nous donner une estimation de la progression des feux et nous permettre de prendre les bonnes décisions, au bon moment », explique Anna Sanchez, Chargée de mission Connect by CNES Bretagne.
Au-delà de la gestion des risques, les données géospatiales peuvent aussi « rendre service à des secteurs très variés. Par exemple les agriculteurs pour mieux gérer le stress hydrique, les assurances pour mieux évaluer les dégâts lors d’un sinistre, ou pour le maritime avec le suivi du trait de côte » souligne Mme Sanchez.
La géodata transforme également la gestion des services publics locaux. Thomas Férec, maire de Briec-de-l’Odet et Vice-Président de Quimper Bretagne Occidentale en charge de la Transition Energétique et Numérique, en témoigne à travers plusieurs actions concrètes menées dans sa commune :
- Mobilité : développement d’un service de transport à la demande basé sur la géolocalisation.
« Sans une analyse fine de ces données au quotidien, il est quasiment impossible de faire fonctionner les transports en commun », souligne-t-il. - Énergie : cartographie des toitures par technologie Lidar pour faciliter l’installation de panneaux photovoltaïques.
- Stationnement intelligent : affichage en temps réel des places disponibles pour une meilleure gestion du stationnement.
- Gestion de l’eau : détection rapide des fuites sur les réseaux pour une maintenance optimisée.
Pour l’élu, « utiliser la géodata au mieux, c’est rendre le service public plus efficace et plus efficient. »
Ces exemples illustrent comment les collectivités, même de taille moyenne, peuvent s’appuyer sur la donnée géographique pour optimiser leurs infrastructures, réduire leurs coûts et améliorer la qualité de vie urbaine — autant de leviers essentiels de compétitivité et d’attractivité territoriale.
La géodata révèle une réalité souvent méconnue : nos villes sont composées à 80 % d’espaces privés et seulement 20 % de domaine public. Autrement dit, la majorité du potentiel d’action face au défi du changement climatique se trouve dans les cours, parkings, toitures ou zones d’activités des entreprises.
Pour Jean-Marc Bouillon, fondateur de Qui Veut Rafraîchir sa Ville ? les entreprises ont donc un rôle essentiel à jouer : « On ne peut pas laisser seuls les pouvoirs publics se débrouiller avec cette histoire. […] Si le monde économique s’y met, on crée un élan vers une écologie pragmatique qui concerne directement les territoires d’activité de nos entreprises ».
C’est précisément dans cette optique que Qui Veut Rafraîchir sa Ville ? a développé avec Siradel un « indice de facilité », permettant d’identifier et de prioriser les parcelles cadastrales privées, capables d’accueillir des micro-zones de végétation favorisant l’infiltration des eaux pluviales. À Angoulême par exemple, l’analyse de 40 000 parcelles cadastrales a ainsi révélé que 70 % d’entre elles pouvaient être facilement transformées en points d’aquapuncture.
Cette démarche d’« acupuncture urbaine » repose sur une multitude de « micro-interventions » ciblées (creuser une dépression, planter un arbre, désimperméabiliser une cour) qui, cumulées, transforment durablement le tissu urbain.
« La data nous apporte la preuve de l’efficacité. […] On est capable de calculer les effets. De les garantir. » souligne Jean-Marc Bouillon.
En donnant une vision objective et mesurable des actions à mener, la géodata permet donc d’orienter les interventions là où leur impact sera le plus fort et de renforcer la coordination entre acteurs publics et privés. Une approche (re)plaçant l’action collective au cœur de la transformation des territoires, que partage également Thomas Férec : « Si chaque collectivité est en mesure d’agir concrètement, alors on peut agir largement et facilement. »
Avec l’essor de l’intelligence artificielle, la géodata entre dans une nouvelle ère. La combinaison des deux, appelée GéoIA, permet désormais l’inventaire automatisé d’éléments sur les images (bâtiments, arbres, routes…), une plus grande précision des données, ou encore l’enrichissement des jumeaux numériques avec des couches d’informations dynamiques. Cette alliance ouvre de nouvelles perspectives d’innovation et de performance, tant en matière d’efficacité territoriale que de développement économique.
Ces avancées permettent une analyse prédictive plus fine (évaluation d’impacts, anticipation des risques naturels) et rendent la donnée plus accessible et exploitable par les décideurs pour une gouvernance plus intelligente et durable des territoires.
Siradel a d’ailleurs présenté une application concrète de la GéoIA lors de son webinaire le 11 décembre 2025 : « GéoIA – Simplifiez-vous l’accès aux informations d’urbanisme », démontrant comment l’agent conversationnel Siradel peut faciliter et accélérer les projets urbains.
Accédez au replay de notre webinaire du 11.12.25 pour découvrir comment l’agent conversationnel Siradel révolutionne l’accès aux informations d’urbanisme:
À travers les échanges et témoignages partagés lors de la conférence au Forum Économique Breton 2025, la géodata s’affirme comme un outil stratégique et opérationnel pour mieux comprendre, analyser et piloter les territoires.
Qu’il s’agisse de mieux anticiper les risques, d’optimiser les services urbains ou de planifier des actions ciblées face au changement climatique, elle devient un instrument clé au bénéfice des politiques publiques et des stratégies économiques.
Grâce à son expertise en intelligence géospatiale, Siradel accompagne les acteurs publics et privés pour transformer ces données en décisions éclairées et en actions concrètes, contribuant ainsi à bâtir des entreprises et des territoires plus performants et résilients – prêts à relever les défis de demain.
Retrouvez le replay de notre conférence au FEB 2025 et découvrez comment les données géospatiales sont devenues de véritables leviers d’innovation et de performance pour les territoires et les entreprises :
